Le 10 janvier, une nouvelle route de l’apartheid était inaugurée en Cisjordanie occupée, au Nord Est de Jérusalem. Cette situation n’est pas nouvelle : les routes réservées aux colons et à l’armée, les tunnels ou les routes enfermées entre des murs ou des rangées de barbelées sont monnaie courante en territoire palestinien occupé. C’est ce qui avait fait dire à Desmond Tutu que l’apartheid israélien était plus violent que celui qu’ils avaient connu en Afrique du Sud.
La route inaugurée le 10 janvier prend un caractère particulièrement outrancier et révoltant : les deux portions sont attenantes mais sont séparées sur toute leur longueur par un mur de béton surmonté d’une clôture. Mais la séparation ne s’arrête pas là : la route réservée aux véhicules israéliens permet de se rendre sans entrave à Jérusalem. La partie autorisée aux Palestiniens est brusquement fermée, leur interdisant l’accès à Jérusalem.
Pour qui n’aurait pas compris ce qu’est l’apartheid israélien, cette route en est malheureusement une scandaleuse illustration.
Le 19 juillet, la Knesset votait une loi fondamentale, dite loi sur l’État-nation du peuple juif, qui grave dans le marbre les politiques d’apartheid envers les Palestiniens d’Israël. L’apartheid israélien concerne bien tous les Palestiniens où qu’ils vivent. Cette loi a fait également de la colonisation une valeur nationale de l’État d’Israël tout en rendant de plus en plus illusoires les valeurs démocratiques affichées par celui-ci.
La route 4370 fait partie des nombreuses infrastructures construites par Israël pour permettre aux colons de rejoindre Jérusalem-Ouest sans être « embarrassés » par la présence des Palestiniens.
Renforcement de la colonisation en Palestine occupée, politique d’apartheid envers les populations palestiniennes, cette route est le symbole de ce qui ne doit plus durer en Palestine. Comment expliquer le silence assourdissant de la France suite à l’inauguration de cette route ?
Ce type de réalité révoltante ne peut que motiver encore davantage l’AFPS à continuer ses actions pour la défense des droits des Palestiniens, contre la colonisation et l’apartheid, notamment à travers la campagne BDS – boycott, désinvestissement, sanctions – et particulièrement la campagne pour que l’Eurovision n’ait pas lieu au pays de l’apartheid.
Le Bureau national
15 janvier 2019
Photo : Olivier Fitoussi, Haaretz