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Depuis le milieu de la nuit précédente, ces familles ont vécu la terreur des bombardements depuis des hélicoptères Apache et depuis des drones ; étaient visées les personnes et les biens : des habitations, la mosquée, le Théâtre de la Liberté, les hôpitaux de la ville.
Ces familles ont vécu la terreur avec l’invasion du camp par des forces terrestres, des tirs de snipers, la destruction des rues et des infrastructures, dont l’alimentation en eau et en électricité, avec d’énormes bulldozers blindés.
Il n’y a plus d’eau dans le camp, presque plus d’électricité, sortir de chez soi se fait au péril de sa vie.
La nuit venue, des familles du camp ont reçu des messages leur intimant l’ordre de quitter le camp dans les deux heures avant de nouveaux bombardements. Ce sont 3000 personnes environ (parmi les 17000 habitants du camp) qui se sont retrouvées dans la rue pour quitter le camp – hommes, femmes, vieillards, enfants, bébés – au milieu des ruines laissées par l’armée d’occupation, entre les véhicules militaires, parfois sommées de maintenir les mains en l’air. Et comme si cela ne suffisait pas, les soldats de l’armée d’occupation israélienne ont tiré des gaz lacrymogènes.
Il y a 75 ans leurs parents ou grands-parents, et parfois eux-mêmes s’étaient trouvés sur la route de l’exil, victimes du nettoyage ethnique qui a accompagné la fondation de l’État d’Israël et sont devenus réfugiés. C’était la Nakba, la catastrophe.
Cette catastrophe, dont l’objet était de déposséder les Palestiniens de leurs biens et de leur terre, n’a cessé d’être à l’œuvre, mais ce qui se passe depuis 6 mois est d’une portée plus importante. La volonté d’Israël d’étouffer toute résistance palestinienne passe par l’écrasement du foyer de résistance au camp de Jénine, quel qu’en soit le prix pour l’ensemble de la population palestinienne. Des opérations d’une ampleur encore plus grande sont ouvertement envisagées par le gouvernement israélien. Israël n’a que faire de commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Israël se sait en toute impunité.
Alors que pour la première fois en 2023, les Nations unies ont commémoré les 75 ans de la Nakba, on attend les condamnations des États occidentaux et les sanctions contre Israël pour que cette barbarie qui se répète cesse ! Pour que la Nakba cesse de se répéter.
La vie des Palestiniens compte-t-elle pour le monde ?
Qui va protéger les Palestiniens ?
Qui sauvera les habitants du camp de Jénine ?
L’AFPS appelle les autorités françaises et européennes à condamner fermement ces attaques israéliennes, à rappeler le droit du peuple palestinien à la sécurité, à mettre en place au niveau international des missions de protection du peuple palestinien, et à sanctionner l’Etat d’Israël pour les crimes qu’il commet.
Le Bureau national de l’AFPS, 4 juillet 2023