Le 30 mars 1976, Israël réprimait dans le sang une manifestation de Palestiniens qui protestaient contre le vol de leurs terres en Galilée dans le nord d’Israël. L’armée tira sur la foule et 6 Palestiniens furent assassinés.
Depuis, le 30 mars est une journée de lutte et de manifestation pour les Palestinien·nes en Israël, en territoire palestinien occupé (Gaza, Cisjordanie, Jérusalem), dans les camps de réfugié·es et partout dans le monde pour refuser la colonisation, le vol des terres, dénoncer la Nakba qui continue et l’apartheid israélien.
Cette année, cette journée prend une signification toute particulière. Ce 30 mars 2024, la fin du génocide à Gaza et le cessez-le-feu, la fin de la colonisation et du nettoyage ethnique seront au cœur de toutes les manifestations là-bas et ici.
Depuis le 7 octobre, ceux qui pensaient qu’il n’y avait plus de question palestinienne ont dû ouvrir les yeux : tout n’a pas commencé le 7 octobre. Les pères du sionisme avaient qualifié la Palestine de « terre sans peuple pour un peuple sans terre » et leur objectif était de faire de ce slogan une réalité.
L’année 2023 marquait les 75 ans de la Nakba, la catastrophe qui avait vu 800 000 Palestinien·nes chassé·es de leur terre et privé·es de leurs biens. La Nakba au cours de laquelle des massacres effroyables ont été commis par les milices sionistes puis par l’armée d’Israël. Citons pour mémoire Deir Yassin en décembre 1947 et Tantura en juin 1948 et rappelons que plus de 500 villages ont été détruits ainsi que 11 quartiers de villes palestiniennes.
Depuis, Israël n’a cessé de vouloir « finir le travail » : occupation de tout le territoire en 1967, annexion de Jérusalem-Est, colonisation, mise en place d’un régime d’apartheid à l’encontre de tout le peuple palestinien.
« Finir le travail » avec une intensité renforcée depuis fin décembre 2022 et l’arrivée d’un gouvernement raciste, fasciste et suprémaciste. « Finir le travail, » Netanyahou, en affichait l’objectif en brandissant devant l’Assemblée générale des Nations unies une carte d’Israël de la Méditerranée au Jourdain. Cela s’est traduit par un accroissement sans précédent de la violence des colons, de la répression de l’armée, du nettoyage ethnique et du vol des terres : des dizaines de communautés chassées de leurs terres par la terreur, de nouveaux avant-postes, l’agrandissement des colonies, des destructions de maisons par centaines, des assassinats par centaines aussi… la violence coloniale.
Puis vint le 7 octobre et les Palestiniens de Gaza qu’Israël et ses alliés espéraient tenir éternellement silencieux derrière des barreaux sont revenus sur le devant de la scène mondiale ; avec eux l’ensemble du peuple palestinien, et la question du droit à l’autodétermination du peuple palestinien aussi.
« Finir le travail » à marche forcée ! Le génocide en cours à Gaza, le nettoyage ethnique renforcé, les déplacements forcés de population à grande échelle dans toute la Palestine occupée, la répression féroce de toute forme de résistance, la déshumanisation des Palestiniens, la recolonisation de Gaza en perspective : autant de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité dont on attend la condamnation de ceux qui prétendent faire partie d’un monde soi-disant libre !
Cette Journée de la terre 2024 sera bien une puissante journée de mobilisation pour le peuple palestinien mais aussi pour le mouvement de solidarité, pour toutes celles et ceux qui, de par le monde, ne lâcheront rien jusqu’à ce que le peuple palestinien puisse faire valoir son droit à l’autodétermination. Le Bureau National de l’AFPS, le 29 mars 2024 Photo : Au cours de la journée du 5 juin 2023, de nombreux colons armés s’en sont pris à des champs, des voitures et des habitations appartenant à des palestinien.nes autour de la zone d’Ein Samiya au nord-est de Ramallah.