INTRODUCTION
Les votes successifs des députés et sénateurs français en décembre dernier quant à la reconnaissance de l’État palestinien en attestent : la question israélo‐palestinienne revêt des enjeux qui dépassent le seul cadre régional proche‐oriental. Les détracteurs de cette reconnaissance la qualifient de
menace pour la paix, et n’acceptent comme sortie de crise qu’une négociation directe entre les deux parties, sans ingérence extérieure. Le sort de l’occupé se trouve ainsi, depuis plusieurs décennies, subordonné au bon‐vouloir de l’occupant.
Mais si une telle reconnaissance internationale se concrétisait, des questions éminemment plus stratégiques seraient soulevées : celles de la souveraineté – par conséquent des frontières – et des responsabilités, en premier lieu. C’est là tout l’enjeu de cette bataille rangée de légitimité(s).
La politique coloniale telle que menée par les gouvernements israéliens successifs depuis la guerre des Six Jours (1967) cristallise l’ensemble des points de fractures : jour après jour, construction après démolition, elle fragmente les derniers îlots palestiniens, empêchant toute continuité territoriale, et rendant ainsi de plus en plus précaire toute solution négociée.
Parce qu’elle compromet l’exercice du droit du peuple palestinien à l’auto‐détermination dans le cadre d’un État souverain, la colonisation constitue un obstacle majeur à la paix. Alors que les appels unilatéraux aux négociations entendent se substituer aux voeux de reconnaissance des parlementaires
à travers le monde, les constructions se poursuivent à un rythme soutenu, en Cisjordanie et à Jérusalem‐Est.
Achevant la politique de séparation d’avec les Palestiniens en les excluant volontairement des enclaves coloniales, les colonies fragilisent les relations israélo‐palestiniennes tout en menaçant directement la sécurité d’Israël, alors même que cette dernière a toujours été dans les discours publics conditionnée à l’existence des colonies. Enfin, l’entreprise coloniale représente un gouffre financier magistral ; elle est maintes fois pointée du doigt en ces termes économiques.
Différents acteurs en sont cependant les fervents défenseurs : les colons (pour certains à la recherche d’une meilleure qualité de vie, principalement le long de la Ligne Verte), pour d’autres en vertu d’aspirations idéologiques (sur les hauteurs de Cisjordanie), les entrepreneurs et promoteurs (qui profitent ainsi des colossaux investissements publics destinés à la construction ou à l’élargissement des colonies), et enfin les politiciens.
Ces derniers, quelle que soit leur famille politique, ont toujours utilisé la colonisation au profit d’un gain auprès de l’opinion publique : comme mesure de rétorsion contre les Palestiniens (bien que le droit international prohibe les mesures de représailles et de punitions collectives contre les populations.
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