L’AFPS de Rouen s’adresse aux candidats aux élections européennes et leur pose quelques questions

Madame, Monsieur,

 

Vous avez choisi d’être candidat.e aux élections européennes de 2019 et l’Association France Palestine Solidarité attire votre attention sur les relations UE / Palestine / Israël.

 

La Palestine ne doit pas être perdue de vue dans un Moyen-Orient en proie à des troubles importants. La population palestinienne est en attente de changements et l’Union européenne doit montrer la voie vers le respect du droit.

 Ces dernières années ont été marquées par une accélération sans précédent de la politique de colonisation israélienne en Palestine.

 A Gaza, la situation économique, sociale et humanitaire est alarmante et la répression létale de manifestants non armés continue depuis le 30 mars 2018.

 Le caractère d’apartheid conféré au régime israélien s’est renforcé par la construction de nouvelles routes de ségrégation et l’adoption de nouvelles (loi sur l’État-nation adoptée en juillet 2018).

 En corrélation avec le durcissement de l’occupation, le climat est de plus en plus hostile pour les défenseurs des droits des Palestiniens, en Palestine, en Israël mais aussi en Europe (attaques, menaces, délégitimation, criminalisation).

 

Très impliquée financièrement et politiquement, l’Union Européenne ne peut se contenter de dénoncer verbalement les multiples violations du droit international humanitaire et des droits de l’Homme par Israël. Devant l’absence de plan de paix concret et crédible de la part des États-Unis, elle a un rôle clé à jouer et il est dans son intérêt qu’une solution durable et conforme au droit international soit trouvée au Proche-Orient.

 

En tant que député·e européen·ne, vous aurez un rôle essentiel à jouer en interpellant l’exécutif européen, vous aurez à vous exprimer sur nombre d’initiatives prises par la Commission, en particulier sur toute mesure de renforcement de la coopération avec Israël. Des décisions courageuses doivent être prises pour mettre fin à l’occupation israélienne.

 

C’est pourquoi, en tant qu’association, nous souhaitons connaître votre position sur quatre points-clés susceptibles de faire évoluer la situation de façon positive. Nous nous tenons à votre disposition pour un rendez-vous.

Cordialement

Questions aux candidat.e.s aux élections européennes de mai 2019

 

#01 COLONISATION

Soutiendrez-vous la mise en place de mesures excluant les colonies, et les entreprises qui participent à la colonisation et à l’oppression du peuple palestinien, de toute relation entre l’UE et Israël ?

 

#02 SUSPENSION DES ACCORDS D’ASSOCIATION

Comment veillerez-vous à ce que l’UE applique pleinement la clause de conditionnalité garantissant le respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire dans tous les accords entre l’UE et Israël ?

 

#03 BLOCUS DE GAZA

Exigerez-vous la mise en place de mesures permettant la levée du blocus de Gaza pour rétablir la continuité territoriale entre la bande de Gaza et la Cisjordanie et rétablir les droits des habitants de Gaza y compris la libre circulation des personnes et des biens ?

 

#04 CRIMINALISATION DU MOUVEMENT DE SOLIDARITÉ AVEC LA PALESTINE

Défendrez-vous la liberté d’expression sur la question palestinienne et le droit de critiquer les politiques israéliennes contraires au droit international ?

 

 

L’AFPS est membre de la plateforme. Ce questionnaire a été rédigé par la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, un réseau de 39 associations françaises œuvrant pour le respect du droit en Palestine, par la sensibilisation du grand public, le plaidoyer auprès des institutions et l’éducation à la solidarité avec le peuple palestinien.  Contact : contact@plateforme-palestine.org

 

Membres : Amani, Artisans du Monde, AURDIP, AFPS, AJPF, Cedetim, CEMEA, Cimade, CICUP, CCFD-Terre Solidaire, Comité Palestine Israël 44-49, Comité Gaza Jérusalem Méditerranée, CVPR-PO, Enfants Réseau Monde/Services, FSGT, LDH, LIFPL-section française, MRAP, Mouvement de la Paix, MIR, MAN, Pax Christi France, Secours Catholique-Caritas France, SIDI, Soutien Humani’Terre, UJFP. Observateurs : Agir ensemble pour les droits de l’Homme, Amnesty International France, Association Pour Jérusalem, Chrétiens de la Méditerranée, CRID, Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine, Francas, GAIC, Humanité & Inclusion, Médecins du Monde, Palmed France, PUI, Ritimo.

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Soutien aux marches du retour et aux palestiniens de Gaza

SAMEDI 30 MARS  –  13H30  –  SAINT SEVER  –  Côté église

Soutien aux marches du retour et aux palestiniens de Gaza

Il y a un an, les Palestiniens de la bande de Gaza commençaient les « marches du retour », manifestations massives et pacifiques le long des grillages qui enferment Gaza dans une véritable prison de 365km² pour plus de 2 millions d’habitants.
Toute la nuit du vendredi 15 mars, l’aviation israélienne a bombardé la bande de Gaza.

Chaque vendredi, les palestiniens de Gaza manifestent et chaque vendredi les snipers israéliens, bien à l’abri derrière leurs buttes de terre, visent des manifestants, choisissant dans leur lunette de viser plus particulièrement des jeunes, mais aussi des journalistes et des personnels médicaux.
L’utilisation de munitions spéciales a entraîné l’amputation dans de nombreux cas, prouvant la volonté délibérée de faire des handicapés.

Selon la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU, la réponse d’Israël à ces manifestations « peut constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité ».
Nous n’oublions pas, nous ne nous habituons pas !

Nous exigeons de notre gouvernement qu’il mette les Palestiniens sous protection.
Nous exigeons que le blocus de Gaza soit levé, que cesse l’impunité totale dont jouit Israël et que la France mette en place des sanctions.
Chaque réfugié, chaque exilé doit pouvoir bénéficier du « droit au retour ».
Nous exigeons que cesse toute coopération militaire et sécuritaire avec Israël, en particulier la fin de tout commerce de composants servant à fabriquer des armes utilisées contre des civils.
Nous exigeons la reconnaissance de l’État de Palestine tant par la France que par l’Union Européenne.

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POLITIQUE ET SOCIETE PALESTINIENNE: QUEL PRESENT POUR QUEL AVENIR ? Factions, partis, diaspora, organisations….

La situation politique en Palestine est une préoccupation constante pour tous ceux qui soutiennent la cause nationale palestinienne. La division  ancienne du mouvement national palestinien nuit à son action et rend plus difficile le soutien à sa cause. Les accusations de corruption contre l’Autorité Palestinienne contrôlée par le Fatah , ou contre le gouvernement du Hamas à Gaza nuisent à son image. La part prise par l’islamisme politique maintient à l’écart beaucoup de soutiens potentiels.

C’est pourquoi, pour aborder cette question épineuse nous avons choisi d’inviter Julien SALINGUE, un fin connaisseur de la société et de la politique palestinienne.

Conférence, suivie d’un débat :

POLITIQUE ET SOCIETE PALESTINIENNE: QUEL PRESENT POUR QUEL AVENIR ?, factions, partis, diaspora, organisations….

Par Julien SALINGUE

Enseignant à l’Université Paris 10 et docteur en science politique, spécialiste du mouvement national palestinien,auteur de « La Palestine des ONG. Entre résistance et collaboration »( La Fabrique, Paris, 2015), « La Palestine d’Oslo. Anatomie de l’échec du processus de construction étatique palestinien » (Cahiers de l’Iremmo, Paris, 2014), « À la recherche de la Palestine. Au-delà du mirage d’Oslo », préface d’Alain Gresh, Le Cygne, Paris, 2011

Jeudi 14 Mars de 18h30 à 20h30 

à la Maison de l’Université à Mont-Saint -Aignan (Place Emile Blondel – Ligne T1 Arrêt Campus

Invitation 14 Mars 2019

 

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Aux ordres d’Israël, Macron a choisi de diviser la France

Le lamentable discours du président de la République au dîner du CRIF a mis à bas tous les espoirs d’un mouvement authentique et citoyen contre l’antisémitisme, alors même que le président et plusieurs membres du gouvernement avaient, dans la journée de mardi, mis en garde contre la manipulation du concept d’antisionisme.

En reprenant la confusion entre antisionisme et antisémitisme, en annonçant l’adoption de la définition de l’antisémitisme dite « IHRA » [1], promue par l’État d’Israël, en condamnant l’action non violente et citoyenne qui dénonce – par les actions Boycott Désinvestissement Sanctions (BDS) – les crimes de l’État d’Israël, en mettant en cause ainsi celles et ceux qui réclament seulement l’application du Droit International et les résolutions de l’ONU, Emmanuel Macron a fait le choix de l’instrumentalisation et de la division. Nous ne nous laisserons pas impressionner par cette pseudo définition IHRA qui ne saurait avoir force de loi et qui n’est introduite qu’à des fins de pure propagande.

Nous avons assisté à un revirement spectaculaire en moins de 24 heures qui en dit long sur le pouvoir d’influence du gouvernement israélien et de ses relais en France.

Entre une lutte sincère et unitaire contre toutes les formes de racisme dont l’antisémitisme, et une instrumentalisation au service d’un État criminel, Emmanuel Macron a choisi, en toute connaissance de cause, la deuxième option. C’est une journée noire pour notre République, et une marque indélébile sur le quinquennat d’Emmanuel Macron.

Soumis à une répression féroce et à un processus continu de dépossession, le peuple palestinien a plus que jamais besoin du soutien du peuple français pour parvenir à faire aboutir ses droits élémentaires : nous le lui apporterons dans la plus grande unité et dans le respect de nos principes qui excluent toute forme de racisme ou d’antisémitisme.

Le Bureau national de l’Association France Palestine Solidarité
21 février 2019

[1] Voir le dossier de l’AFPS et lire l’article « Comment Israël manipule la lutte contre l’antisémitisme »

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Antisionisme = antisémitisme ? Un amalgame hypocrite et dangereux

Violences, insultes imbéciles, actes antisémites, l’émotion générale est pour certains une occasion de faire accepter l’amalgame entre critique du sionisme et antisémitisme. Le sionisme est une doctrine politique qui, tout comme le gaullisme, le communisme ou la macronisme, s’expose aux débats et aux critiques. Faire l’amalgame avec une des pires formes du racisme est une hypocrisie qui revient à banaliser l’antisémitisme. Pour comprendre, nous vous proposons de retrouver en libre accès notre émission de l’an dernier avec Dominique VIDAL.

[VIDÉO] Un entretien de Daniel Mermet avec Dominique Vidal à voir en libre accès ici : la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/antisionnisme-antisemitisme-un-amalgame-hypocrite-et-dangereux

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Insultes contre Alain Finkielkraut : « Quand on lui dit ‘sale sioniste de merde’, on n’est plus dans la théorie politique »

Insultes contre Alain Finkielkraut : « Quand on lui dit ‘sale sioniste de merde’, on n’est plus dans la théorie politique »

Le journaliste et historien Dominique Vidal, qui collabore au « Monde diplomatique », rappelle que « l’antisémitisme est un délit » tandis que « l’antisionisme est une opinion politique, que chacun est libre d’approuver ou non ». Mais il est estime que les injures proférées contre le philosophe sortent du cadre de la contestation d’une opinion.

Mis à jour le 17/02/2019 | 17:29
« Sale sioniste de merde, tu vas mourir ! », « Retourne dans ton pays ! », « sale race » : ce sont là quelques-unes des insultes qui ont visé, samedi 16 février, le philosophe et écrivain Alain Finkielkraut lors d’une manifestation des « gilets jaunes » à Paris. La classe politique et de nombreux intellectuels ont vivement condamné cette violence verbale.

Sur Twitter, quelques-uns ont débattu de la différence entre la notion d’antisémitisme et d’antisionisme. Julien Bahloul, ancien journaliste de la chaîne israélienne i24News, s’est ainsi ironiquement réjoui que Benoît Hamon admette que « l’antisionisme est de l’antisémitisme ». Dans son tweet posté quelques heures avant, le leader du mouvement Génération.s avait indiqué condamner « sans aucune réserve ceux qui ont conspué, insulté et traité d’un ‘sale sioniste’ qui voulait dire ‘sale juif' » le philosophe et académicien.

Quelle différence existe-t-il entre les deux termes ? Que recouvrent-ils précisément ? Le journaliste et écrivain Dominique Vidal, collaborateur du Monde diplomatique et auteur de l’essai Antisionisme = antisémitisme ? Réponse à Emmanuel Macron (éditions Libertalia), note que les deux termes tendent à être confondus, notamment à cause de l’emploi qu’en font Dieudonné et Alain Soral. Il explique à franceinfo qu’il s’agit d’un « passe-passe linguistique » pour leur éviter toute condamnation judiciaire.

Franceinfo : Quelle différence faites-vous entre antisémitisme et antisionisme ?

Dominique Vidal : Il y a une différence radicale. L’antisémitisme est un délit, puni comme tous les racismes par les lois françaises. L’antisionisme est une opinion que chacun est libre d’approuver ou non.

L’antisionisme est une pensée politique et n’a donc rien à voir avec le fait de développer la haine des juifs.Dominique Vidalà franceinfo

Le sionisme date de la fin du XIXe siècle : c’est une pensée politique qui a été imaginée par Theodor Herzl. Il venait de constater les dégâts de l’affaire Dreyfus dans l’opinion française. Il considérait que les juifs ne pouvaient pas s’assimiler dans les pays où ils vivaient et qu’il fallait leur donner un Etat pour qu’ils puissent tous se rassembler.

Emmanuel Macron a affirmé que l’antisionisme était le « nouvel antisémitisme » lors de son discours en 2017 pour les 75 ans de la rafle du Vel d’Hiv. Êtes-vous d’accord ?

Non, je pense que cette phrase d’Emmanuel Macron, qu’il n’a d’ailleurs jamais répétée, constitue un amalgame entre ces deux concepts qui n’ont pas de lien l’un avec l’autre. Cet amalgame est une erreur historique et une faute politique.

C’est une erreur historique car depuis que Theodor Herzl a développé cette stratégie du sionisme, on peut observer que l’immense majorité des juifs ne l’a pas approuvée. C’était évident entre 1897 et 1939 (quand débute la Seconde Guerre Mondiale) : l’écrasante majorité des juifs était alors hostile à l’idée d’un Etat juif en Palestine. Mais la Shoah a bouleversé leur situation dans le monde. A partir de ce moment-là, il y a eu trois grandes vagues d’émigration des juifs vers la Palestine. Celle des survivants du génocide tout d’abord, la seconde était celle des juifs arabes après la guerre de 1948, et la troisième, celle des juifs soviétiques, dans les années 1990. Ce qui est commun à ces trois vagues de plusieurs millions de personnes est qu’il ne s’agissait pas d’un choix politique sioniste.

Les juifs ont émigré parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix.Dominique Vidalà franceinfo

Les survivants de la Shoah voulaient par exemple aller aux Etats-Unis mais ils n’avaient pas de visas. Pour les juifs de l’Union soviétique, il était souvent impossible de revenir chez eux à cause des pogroms. Et les juifs arabes n’étaient pas bien acceptés en Europe. Tous n’ont eu qu’une seule solution : aller en Palestine et en Israël.

C’est d’autre part une faute politique d’Emmanuel Macron car on ne peut pas réprimer une opinion. Ce serait comme si les communistes demandaient une loi pour réprimer l’anticommunisme ou si les libéraux demandaient une loi pour réprimer l’altermondialisme. On entrerait dans un processus totalitaire où on exigerait que des opposants soient muselés au nom de leur idéologie.

Pour vous, les insultes proférées contre Alain Finkielkraut relèvent-elles de l’antisionisme ou de l’antisémitisme ? 

Aucune insulte n’est antisioniste. L’insulte est forcément antisémite. A partir du moment où il y a un caractère haineux dans les propos, comme c’était le cas des « gilets jaunes » face à Alain Finkielkraut, il s’agit forcément d’un délit, condamnable par la justice. Quand on lui dit « sale sioniste de merde », on n’est plus dans la théorie politique. C’est juste purement raciste.

Est-ce que le fait d’utiliser « sioniste » n’est pas aussi une manière de remplacer le mot « juif » pour échapper à une condamnation en justice ?

Bien sûr. Cette opération de passe-passe linguistique a notamment été utilisée par Dieudonné et Alain Soral. A partir du moment où ils étaient poursuivis en justice pour leur incitation à la haine antisémite, ils ont changé de manière de s’exprimer. « Juif » est devenu « sioniste » et « antisémitisme » est devenu « antisionisme » dans leur discours. Ceux qui s’en sont pris à Alain Finkielkraut ont fait la même opération. Ils méritent d’être condamnés avec la plus grande clarté. Moi qui me suis souvent opposé aux idées d’Alain Finkielkraut, je considère que ce qui est arrivé hier est inacceptable.

Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi un certain nombre de confrères journalistes s’étonnent que dans le mouvement des « gilets jaunes » il puisse y avoir des antisémites. L’extrême droite a fait 33% des voix à l’élection présidentielle de 2017. Ses idées sont prégnantes dans la société française, pas étonnant que le mouvement des « gilets jaunes » n’y échappe pas.

Mais cela ne veut pas dire que tous les « gilets jaunes » sont antisémites : dans leurs manifestations, l’antisémitisme reste un phénomène marginal, même s’il existe.

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Du bon usage de l’antisémitisme en politique – Michel Tubiana Président de la L.D.H.

Il y aurait une certaine incongruité à vouloir légiférer sur l’antisionisme, alors et surtout que personne ne songe à incriminer ceux et celles, en Israël comme en France, y compris dans la représentation nationale, qui contestent le droit des Palestiniens à avoir leur Etat, voire vont jusqu’à nier leur existence !

Bien sûr que les insultes essuyées par Alain Finkielkraut relèvent d’une parole antisémite déguisée. A l’évidence, le mot sionisme n’est ici que le cache sexe de l’antisémitisme. Et rien ne peut relativiser cette réalité. Même pas l’ire réactionnaire d’un académicien qui rêve d’un pays fantasmé et propriété des élites, surtout pas le double discours d’un opposant à la colonisation et au gouvernement actuel d’Israël dont la voix ne se fait entendre que lorsqu’il s’agit de défendre Israël, pas plus lorsqu’il s’agit de pointer les incohérences énervées d’un intellectuel qui en 2002 évoquait le souvenir de « la nuit de Cristal » à propos des actes antisémites en France ou, en 2005, à propos de la révolte des banlieues, les « pogroms antirépublicains », pour finir par exprimer sa peur de « l’immigration de peuplement » et du « grand remplacement ».

Qu’Alain Finkielkraut attire et attise la haine ne saurait justifier ni cette haine, ni sa nature raciste et antisémite. C’est la raison pour laquelle, avant de prendre en considération ce qui peut déplaire dans le personnage, les insultes qu’il a supportées impliquent une condamnation sans réserve car, au-delà de l’individu qu’elles atteignent, il s’agit là d’une agression contre le fondement de tout contrat social.

Est-ce une raison pour faire de ceux et celles qui se proclament antisionistes des délinquants ? C’est pourtant ce que souhaitent, paraît-il, une trentaine de députés se sentant, sans doute, soutenus par un président de la République qui a cru bon d’abonder en ce sens et d’introniser Benjamin Netanyahou comme représentant des juifs du monde entier.

Il est vrai que la Cour de cassation a déjà cru bon d’assimiler l’appel au boycott des produits israéliens à une manifestation d’antisémitisme. On attend avec impatience ce que dira la Cour européenne des droits de l’Homme d’une interprétation si extensive du droit pénal français et si restrictive de la liberté d’expression.

Je ne suis pas de ceux et celles qui délégitiment l’existence de l’Etat d’Israël. On peut gloser à l’infini sur les raisons qui ont amené à sa création, sur la catastrophe qu’a représentée cette création pour les habitants chrétiens et musulmans de la Palestine (sauf à nier l’évidence…), etc. Le débat historique n’a d’intérêt qu’en ce qu’il redresse certains mythes (les Palestiniens n’existent pas et sont partis d’eux-mêmes, il n’y avait pas de juifs en Palestine, par exemple) mais il ne résout en rien la contradiction qui perdure depuis plus de 100 ans et qui s’exprime aujourd’hui autour d’une réalité simple et cruelle : une nation occupante d’une nation occupée et colonisée.

C’est pourquoi, j’ai du mal à m’identifier à un débat qui mêlerait anti ou pro sioniste et pro ou anti Palestinien. La seule question qui vaille c’est celle du droit, du droit d’Israël à exister et du droit du peuple palestinien à avoir son Etat. Or, à ce jour, c’est bien la deuxième partie de la proposition qui est niée : ce n’est pas l’existence d’Israël qui est menacée par les Palestiniens, c’est le droit des palestiniens à exister qui leur est refusé par une puissance occupante qui bénéficie d’appuis qui vont de la caution active, j’évoque ici les USA, à une lâche complicité, j’évoque ici l’Union européenne, y compris la France.

Il y aurait donc une certaine incongruité à vouloir légiférer à ce propos alors et surtout que personne ne songe à incriminer ceux et celles, en Israël comme en France, y compris dans la représentation nationale, qui contestent le droit des Palestiniens à avoir leur Etat voire vont jusqu’à nier leur existence !

Renvoyer le débat politique au juge, en deçà des limites qui mettent en cause les principes essentiels, n’a jamais rien produit d’autres qu’une restriction aux règles démocratiques au mieux et une radicalisation mortifère au pire.

Déjà injustifiable, cette criminalisation du débat autour d’Israël et du sionisme est totalement contreproductive au regard des objectifs que lui assignent ses soutiens.

Dire que l’antisionisme ne recouvre pas, chez certains, une manifestation d’antisémitisme serait scandaleusement stupide. La défense des droits des Palestiniens a servi de cache-sexe à bien des pouvoirs et à bien des manipulations. Des régimes arabes qui mobilisent les foules sur ce thème pour éviter qu’elles se préoccupent de leur propre sort, aux pseudos idéologues en même temps qu’antisémites avérés comme Soral et consorts, les Palestiniens ont subi plus qu’à raison cette instrumentalisation. Qu’il faille lutter contre cela, nul n’en disconvient et le code pénal contient suffisamment de dispositions pour condamner quiconque s’aventure sur ce terrain.

Aller au-delà ne permettra que d’interdire toute critique de la politique des gouvernements israéliens.

C’est bien l’objectif recherché dans la tentative de l’IHRA[1] de faire adopter une définition normative de l’antisémitisme. Outre la pauvreté intellectuelle que recèle le texte proposé, ce sont les exemples, en particulier l’un d’entre eux, qui éclairent l’assimilation des critiques que supportent la politique israélienne à de l’antisémitisme. Cette proposition de définition est, en effet, assortie d’exemples de manifestations d’antisémitisme dont celle-ci : « Appliquer deux poids, deux mesures en imposant à celui-ci [l’Etat d’Israël] un comportement non attendu ni exigé de la part d’un autre pays démocratique. »

On ne peut dire plus clairement que ce qui est ainsi recherché c’est l’absolution et l’impunité de la politique israélienne.

Cette tentative, soutenue par le ban et l’arrière-ban des organisations communautaires juives, comme la volonté de criminaliser le discours antisioniste, ne serviront nullement à combattre l’antisémitisme mais, tout au contraire, à le renforcer. En assimilant une manifestation de racisme intolérable à une critique fût-elle radicale, d’Israël et de sa politique, ce sont tous les juifs qu’on assimile ainsi aux errements de celle-ci et, particulièrement, à ce qu’elle conduit à faire subir au peuple palestinien.

Si l’on voulait tirer un trait d’union entre juifs français ou d’autre nationalités et le discours raciste et les pratiques déshumanisantes des autorités israéliennes, on ne s’y prendrait pas autrement.

C’est le chemin que s’apprêtent à emprunter ceux et celles qui caressent l’idée d’introduire la dimension de l’antisémitisme dans la critique des gouvernements israéliens.

C’est le chemin qu’a déjà emprunté le président de la République en invitant Benjamin Netanyahou à la cérémonie du Vel d’Hiv et en y recourant à ce même syllogisme.

Lequel Netanyahou s’est empressé de remercier Emmanuel Macron en réunissant à Jérusalem ce quarteron de gouvernements autoritaires et plus ou moins antisémites du groupe de Visegrad.

Non, critiquer la politique israélienne, réclamer l’application de sanctions devant le refus permanent des autorités israéliennes de respecter le droit international, exiger que les produits israéliens qui arrivent sur nos tables et dans nos magasins ne soient pas issus des colonies, tenter de faire juger les généraux israéliens coupables de crimes de guerre, dénoncer la discrimination dont sont victimes les hommes et femmes d’Israël qui ne sont pas juifs, tout cela n’a rien à voir avec l’antisémitisme.

Cela concerne l’idée qu’il n’y a qu’une seule humanité soumise aux mêmes règles.

Michel Tubiana, Président d’honneur de la LDH

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« Nous sommes juifs et antisionistes »: l’association juive UJFP condamne la proposition de loi visant à pénaliser l’antisionisme

Des députés de tous bords proposeront, mardi 19 février, une résolution ou une proposition de loi pour que l’antisionisme soit reconnu comme un délit au même titre que l’antisémitisme, selon les informations recueillies par franceinfo lundi 18 février.

Cette proposition intervient alors que le philosophe controversé, Alain Finkielkraut a été taxé de « sale raciste sioniste » et sifflé en marge de la manifestation des gilets jaunes, samedi 16 février.

Mais voila l’association Juive UJfP Union juive française pour la paix n’est pas de cet avis et le fait savoir en publiant un communiqué ce lundi 18 février sur son site internet .

»Nous sommes Juifs, héritiers d’une longue période où la grande majorité des Juifs ont estimé que leur émancipation comme minorité opprimée, passait par l’émancipation de toute l’humanité. »

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Non à la haine, non au racisme, non aux amalgames

Un petit groupe de personnes s’en est pris personnellement à Alain Finkielkraut en marge d’une manifestation à Paris le samedi 16 février. Les vidéos mettent en évidence des propos racistes et d’une extrême violence qu’il appartiendra à la justice de qualifier.

L’Association France Palestine Solidarité condamne ces faits inacceptables, comme elle condamne toute manifestation de haine ainsi que le racisme sous toutes ses formes, notamment l’antisémitisme et le racisme anti-arabe. Elle condamne également les provocations et amalgames et notamment ceux dont Alain Finkielkraut est coutumier.

Tout en rappelant son opposition au sionisme en tant qu’idéologie dont les Palestiniens sont les premières victimes, l’AFPS réfute catégoriquement l’utilisation du terme « sioniste » associé à des propos injurieux visant des personnes. Elle réfute de la même manière tous les amalgames, notamment ceux qui sont portés par le gouvernement israélien et ses soutiens inconditionnels pour tenter de faire taire celles et ceux qui dénoncent ses crimes. Toute tentative d’instrumentalisation des derniers événements pour assimiler l’antisionisme, qui est une opinion politique, à l’antisémitisme qui est un délit, serait une grave atteinte à la liberté d’expression et irait à l’exact opposé d’une lutte sincère contre l’antisémitisme.

Le combat que nous menons pour les droits du peuple palestinien, avec de nombreuses autres organisations de la société civile en France et dans le monde, n’a rien à voir avec ces discours de haine. C’est un combat qui a vocation à nous unir sur les valeurs communes que sont le droit, la justice, la reconnaissance de l’Autre et le refus de la loi du plus fort.

Le Bureau national de l’Association France Palestine Solidarité
17 février 2019

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Samidoun appelle à l’action : sauvez la vie de Walid Khaled Sharaf !

Le prisonnier palestinien Walid Khaled Sharaf, 25 ans, de Abu Dis à Jérusalem occupée, souffre de graves maladies à la clinique de la prison de Ramle. Sharif est emprisonné  sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention administrative; l’ordre à son encontre a été renouvelé le 4 février pour six autres mois, malgré la détérioration de son état de santé, en se fondant sur de soi-disantes  « preuves secrètes ». Il est emprisonné sans inculpation ni jugement  depuis le 10 juin 2018 et il a passé près de cinq ans dans les prisons israéliennes au cours de multiples périodes de détention.

Sharaf souffre d’affections des reins, du foie et des intestins ainsi que d’une maladie  de peau. Son état de santé s’est considérablement aggravé et il a été transféré de la prison d’Ofer à la clinique de la prison de Ramle, tristement célèbre pour ses négligences et ses mauvais traitements des prisonniers palestiniens malades.

Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, insiste sur le fait que l’occupant israélien porte l’entière  responsabilité de la vie et de la santé de Walid Khaled Sharaf, emprisonné sans inculpation ni jugement et faisant face  à de graves problèmes de santé. Les prisonniers palestiniens malades sont confrontés quotidiennement aux mauvais traitements, aux négligences et aux violences perpétrées par le Service des Prisons Israélien et les organismes sécuritaires de l’occupant. 

Sharif est l’un des quelque 500 Palestiniens emprisonnés  sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention  administrative.  Ces ordres sont émis pour six mois au plus et sont indéfiniment renouvelables; des Palestiniens ont passé des années à la fois en étant emprisonnés sous le coup de la détention administrative. Cette politique est fréquemment utilisée pour viser des dirigeants étudiants, des animateurs de la société civile et d’autres Palestiniens éminents, tels que des députés au Conseil Législatif Palestinien comme Khalida Jarrar.

Il y a 15 prisonniers palestiniens, à l’état de santé particulièrement grave, détenus  à la clinique de la prison de Ramle, et 140 autres, dans un grave état de santé, qui met leur vie en danger. Vingt et un prisonniers ont le cancer et  trente-quatre ont une forme de grave invalidité  qui les empêche d’effectuer les tâches quotidiennes. Les prisons israéliennes ne sont pas accessibles aux prisonniers handicapés, qui ont besoin de l’aide des autres prisonniers pour les besoins essentiels. Un autre Palestinien emprisonné sans inculpation ni jugement, Moataz Obeidu, a besoin de l’assistance de ses camarades prisonniers pour se déplacer, utilise un anus artificiel et a besoin d’aide pour ses besoins personnels. Bien qu’il ait besoin de soins en-dehors des murs de la prison, il est confronté à une prolongation de quatre mois de sa détention administrative.

Israa Jaabis est l’une des multiples prisonnières souffrant de  graves problèmes de santé. Une bouteille de gaz pour la cuisson qu’elle transportait a pris feu à l’intérieur de sa voiture à un checkpoint israélien, et Jaabis a été forcée de rester dans l’incendie dans sa voiture. Elle a subi des brûlures  sur plus de 60 % du corps, elle a eu huit doigts amputés et a subi de graves lésions aux bras, aux oreilles, au nez et au visage. Elle a besoin d’aide pour des activités quotidiennes essentielles comme manger, aller aux toilettes et changer de vêtement. Malgré son grave état de santé, Jaabis, mère et travailleuse sociale a été condamnées à passer 11 ans dans les prisons israéliennes, où elle a toujours un besoin urgent d’être opérée   et où elle dépend de ses camarades prisonnières pour être aidée.

Samidoun exhorte tous ceux qui dans le monde soutiennent la Palestine à se joindre à l’appel pour libérer Walid Sharaf, et tous les prisonniers malades, des prisons de l’occupant israélien. Leur santé est menacée d’une aggravation supplémentaire et leur vie est en danger en raison des pratiques ininterrompues de l’état israélien. 

Agissez: 

  1. Organisez des initiatives, des actions et des manifestations devant les ambassades et consulats israéliens partout  dans le monde pour mettre en exergue la lutte des prisonniers politiques palestiniens.Manifestez sur les places publiques et dans les autres  espaces publics  en plein air. Faites-nous part de vos initiatives ! Envoyez-nous des messages sur samidoun@samidoun.net.
  2. Faites connaître cet appel à l’action et agissez sur les médias,comme en envoyant des photos avec la photo de Walid Sharaf (ci-dessus) et d’autres prisonniers palestiniens avec des messages de solidarité. Envoyez-nous vos liens, vos déclarations et vos photos ! Envoyez-nous des messages sur samidoun@samidoun.netou envoyez-nous un message sur Facebook.
  3. Incluez Walid Sharaf et les prisonniers palestiniens dans vos initiatives pour la solidarité avec la Palestine, contre le racisme, contre l’impérialisme et pour la justice sociale.Appportez des tracts et des affiches ou communiquez les informations sur les prisonniers en tant que partie de votre programme. Faites-nous savoir ce que vous faites: envoyez-nous un message à  samidoun@samidoun.netou envoyez-nous un message sur Facebook.

4. Boycott, Désinvestissement  et Sanctions. Tenez Israël comme devant rendre des comptes pour ses violations du droit international, par un boycott économique, culturel, universitaire ou par d’autres formes de boycott. N’achetez pas de produits israéliens et faites campagne pour mettre fin aux investissements dans les sociétés qui tirent profit de l’occupation. Renseignez-vous sur bdsmovement.net.

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